Productivité : un poison pour ton bien-être ?
On voit énormément de contenus sur les réseaux sociaux qui te poussent à en faire toujours plus, à être ultra productif. Mais si je te disais que ce n’est pas vraiment ta productivité qui pose problème, mais plutôt cette obsession de devoir être productif à tout prix ? Et si, en fait, cette course effrénée était plus toxique qu’utile ?
Qu’est-ce que la productivité toxique ?
Travailler dur, c’est bien, non ? On nous l’a tellement martelé depuis l’enfance. Combien de fois tu as entendu « Travaille dur, et tu réussiras ! » de la part de tes parents et des profs. Mais parfois, ce mantra se transforme en quelque chose de beaucoup plus malsain : la productivité toxique.
Mais c’est quoi au juste ? C’est comme si tu courrais un marathon, sauf qu’à un moment, tu ne sais même plus pourquoi tu cours. Tout ce que tu sais, c’est qu’il faut avancer, peu importe le prix. Tu mets de côté ta vie perso, tes loisirs, et même ton bien-être, juste pour cocher des cases et finir la journée en étant « occupé·e ».
Tu as sûrement déjà entendu parler du terme « workaholic » ou de la hustle culture. Ces mouvements te poussent à te surpasser constamment, à sacrifier tes temps libres au profit de la productivité. Ça t’encourage à penser que chaque seconde de ta journée devrait être utilisée pour avancer dans tes projets (pro ou perso), que le repos est un luxe et non un besoin.
Tu te reconnais un peu dans ça ? Si oui, pas de panique, tu n’es pas seul·e.
Les signes que ta productivité est toxique
D’après la psychologue Kathryn Esquer, être productif nous donne un petit shot de dopamine, ce qui peut être addictif. Quand la vie devient stressante ou hors de contrôle, on a tendance à se concentrer sur ce que l’on peut maîtriser : le boulot, le rangement, les engagements. C’est pourquoi tu te lances parfois dans des projets fous, ou que tu sens une soudaine envie de faire un grand ménage quand les choses deviennent compliquées.
Mais attention, voici quelques signes que ta quête de productivité est peut-être allée trop loin :
- Tu fais régulièrement des heures sup’ sans qu’on te le demande.
Petit rappel : si tu as une surcharge de travail et que ton employeur ne veut pas l’entendre, agis avant qu’il ne soit trop tard.
- Tu culpabilises de ne pas être occupé·e, même pendant ton temps libre.
- Tu as du mal à prendre des pauses, et quand tu le fais, tu te sens coupable.
- Ta vie perso est en chute libre : tes amis ? Ils existent encore ?
- Tu te compares constamment à tes collègues ou amis, et tu te sens toujours en retard par rapport à eux.
- Tu négliges ta santé : sommeil, alimentation, tout passe après le boulot.
- Ton état général ? Épuisé·e. Tu ne te souviens plus de la dernière fois où tu t’es senti·e vraiment reposé·e.
- Déléguer ? Tu préfères faire toi-même, ce sera mieux fait & plus rapidement.
Bref, si tu te reconnais dans certains de ces signes, il est peut-être temps de freiner un peu.
Pourquoi la productivité est-elle devenue toxique ?
On vit dans une époque où tout est rapide et où on valorise l’idée d’être toujours occupé. Et pour être honnête, on nous envoie des messages contradictoires en permanence : sois productif, mais repose-toi aussi. Fais des pauses, mais pas trop. Donne tout pour ton taf’, mais pense à toi. La société t’encourage à être productif, mais aussi à te relaxer. Sauf qu’on ne te dit jamais comment trouver cet équilibre.
Avec les réseaux sociaux, c’est encore pire. Certains entrepreneurs sont fiers de leurs 80 heures de travail hebdo, et culpabilisent ceux qui n’en font pas autant. Résultat ? On pense qu’il faut se tuer à la tâche pour réussir. Mais spoiler alert : tu n’as pas besoin d’être épuisé·e pour réussir. En fait, c’est même l’inverse.
Alors, comment éviter que ça devienne un poison ?
Bonne nouvelle : il existe des solutions pour sortir de cette spirale infernale. Et non, ça ne passe pas par plus de to-do lists ou d’applications de gestion de temps. Il s’agit plutôt de trouver un équilibre sain entre boulot et repos, et de se défaire de cette idée que tu dois toujours être en train de faire quelque chose d’utile.
- Fixe des limites : détermine à quelle heure ton boulot commence et surtout, à quel moment il s’arrête. Tu n’es pas obligé·e de répondre à chaque notification instantanément ou de finir ce mail à 22h.
- Prends des pauses, et ne t’en veux pas pour ça : ce n’est pas parce que tu fais une pause que tu glandes. Ton cerveau a besoin de respirer. Prévois des moments où tu décroches totalement, même pour 5 minutes. Laisse ton téléphone, va boire un verre d’eau, prends l’air, peu importe. Mais laisse ton esprit souffler.
- Pose-toi des objectifs réalistes : si tu te lances dans une course sans fin avec une liste interminable d’objectifs, c’est sûr que tu vas finir épuisé·e. Fixe-toi des objectifs réalistes, et surtout, accepte qu’il y aura toujours des choses à faire demain. Tu n’as pas besoin d’être au top tous les jours.
- Dis non au multitâche : faire plusieurs choses en même temps, ça paraît génial, mais en réalité, ça ne marche pas. Ton cerveau n’est pas fait pour ça. Concentre-toi sur une tâche à la fois. Je t’en parle plus en profondeur dans cet article.
- Accorde-toi du temps pour ne rien faire : donne-toi le droit de ne rien faire, de regarder un film, de traîner sur le canapé. Tu n’as pas besoin d’être occupé·e tout le temps pour être utile.
- Gère tes priorités : il y a forcément des tâches plus importantes que d’autres. Apprends à repérer celles qui sont vraiment essentielles, et celles qui peuvent attendre. Le monde ne va pas s’effondrer si tu prends un jour ou deux pour toi.
- Adopte le slow living : le slow living, c’est tout un art : vivre plus lentement, plus consciemment, et apprécier l’instant présent. Tu peux être productif·ve sans te tuer à la tâche. Profite de chaque instant, et surtout, n’oublie pas de vivre.
Si tu retiens une seule chose de cet article, c’est celle-ci : la productivité est bien évidemment utile, mais elle ne devrait jamais passer avant ta santé et ton bien-être. Tu peux être productif·ve sans être prisonnier·e de cette mentalité toxique qui te pousse à faire toujours plus, toujours plus vite.
